16x06 - Je n'aurais jamais dû faire de la tyrolienne

L’Enfer en ce monde peut prendre bien des formes. On peut en effet, par moments, le discerner dans la vie quotidienne. Quand les auteurs de la Bible ont inventé l’Enfer, ils sont sûrement passés par ces situations frustrantes de la vie où l’on est coincé dans des situations où on n’a pas envie d’être. Pour certains, l’Enfer c’est une heure de cours qui n’en finit pas. Pour d’autres c’est le temps d’attente dans une administration. Pour moi, c’est la seule obtention de cet épisode qui a été un CALVAIRE, à savoir qu’il est 17h30, qu’habituellement j’ai l’épisode à 7h00 le matin sans problème, et là, je ne sais pas pourquoi, je n’arrive pas à télécharger une bonne version. Donc, si vous êtes aussi frustré que moi, vous connaissez l’Enfer. Félicitations.

BREF après cinq tentatives, j’ai réussi à voir l’épisode. Et c’est… particulier. Je pense que ma réaction lors du premier visionnage n’est pas du tout représentative de l’intérêt global de l’épisode, je vous demanderais donc de prendre cet avis avec des pincettes.

Pourquoi ? Parce que cet épisode est juste à la fois un OVNI total, un WTF hallucinant en termes de thématique et de mise en scène, c’est un épisode assez vide en matière de gags avec une apparence Mockumentary (comme pour Eté Handicapé) très linéaire, l’épisode ne prend vraiment son essor – et encore – qu’au bout de 13 minutes (sur 21 ! Ça fait huit minutes mieux rythmées que le reste). On passe donc treize minutes à quoi, eh bien à suivre les périgrinations de Stan, Kyle, Cartman et Kenny qui… se font chier.

Est-ce ennuyeux ? Non, même pas. Vous remarquerez d’ailleurs que je ne parle pas de Longueurs. Cash for Gold avait des longueurs réelles, de longs moments chiants. Ici, on n’est jamais lâchés en cours de route, on a des gags microscopiques mais récurrents (quand je dis microscopique, ça veut dire que vous voyez un type qui lève la main, vous riez, quand vous voyez les gamins crier, vous riez etc, des trucs bêtes quoi) qui nous tiennent en haleine, on va dire. Et puis, je ne le répèterais jamais assez, les enfants ne sont jamais meilleurs que quand ils se font chier, et y consacrer tout un épisode, finalement, on sent que c’était quelque chose à faire.

L’aspect documentaire est très bien utilisé, il sert complètement l’épisode. Entendre la voix off détailler des trucs très cons, c’est très drôle. Mention spéciale au pet de Cartman qui, du coup, devient complètement épique (grâce à un menu détaillé du contenu de son estomac, bon appétit), ou au « Dude, fuck you ! » dans la tête de Kyle. Autre chose, c’est que cet épisode pue le vécu… et on peut tous s’y reconnaître en fait. Pas seulement pour la descente tyrolienne, mais surtout pour ces situations harassantes où on est obligés d’être avec des tas de gens, de sourire, d’écouter leurs histoires… et encore, vous ne travaillez pas dans l’administration, parce que dans l’administration, c’est toujours comme ça. Eh oui. Même si on ne s’y retrouvait pas forcément à la situation près, il y avait des points sur lesquels on pouvait aisément se reconnaître. En fait moi j’aime vraiment voir les gens se faire chier. Et les déboires intestinaux de Cartman me passionnent. Evidemment.

Passons à la partie la plus controversée.

En effet cet épisode comporte une séquence de 5 minutes 45 secondes… avec des acteurs, en live-action. Stan, Kyle, Cartman et Kenny réinterprétés par des acteurs. Bien entendu la plus grande controverse c’est que l’acteur qui joue Kenny n’est pas blond (Oui, moi aussi je déteste les fans de cette série). Quand on s’en fout, c’est assez marrant (le coup du sang dans la diarrhée qui attire les castors, c’est génialissime tout comme la raison pour laquelle Stan voulait aller faire de la tyrolienne au départ) notamment le caméo final dont je ne dis rien, mais qui m’a vraiment fait rire. C’est une excellente fin (surtout au niveau des belles images qu’on nous offre).

Et puis rappelons que South Park avait déjà intégré des images réelles dans ses épisodes. Outre Tweek contre Craig nous avons aussi récemment le deux-parties Pandémie, avec les cochons d’Inde. Alors messieurs les rageux, hein…

Car oui je le rappelle au cas où je ne l’aurais pas (assez) dit, cet épisode est très drôle. J’ai rigolé de façon ponctuelle au moins toutes les deux minutes, je pense donc que de ce côté-là, South Park n’a rien perdu  de sa puissance. Toujours est-il que je ne peux pas donner la note maximale à cet épisode au motif qu’il met quand même treize minutes à atteindre son plein potentiel. Sur la durée c’est drôle quand même, mais on passe quand même plus de la moitié de l’épisode sur des gags assez répétitifs finalement, et il ne se passe pas grand-chose niveau action.

Hormis ça, l’idée est bonne, l’épisode est amusant, prend des risques avec les séquences filmées, et de surcroît nous offre de bons moments. Je ne demande rien de plus à ma série préférée.

Les plus : 

+ La prise de risque

+ L'originalité globale de la chose

+ Un humour sur la durée avec des gags simples mais efficaces

+ Les doubleurs français ont doublé la séquence Live avec leurs voix parlées, la rendant extraordinairement drôle

Les moins : 

- Peut paraître ennuyeux voire répétitif

- Manque d'action et au contraire inaction globale qui peut frustrer

Note / B+

Note VF / A-