12x06 - Y'a plus Internet

Heureusement que South Park est là. Parce que sinon, nous, glandus que nous sommes nous aurions été incapables de remarquer à quel point Internet nous est indispensable aujourd'hui. Outre enfoncer des portes ouvertes et proposer des solutions prévisibles à des problèmes de la vie de tous les jours, cet épisode est néanmoins divertissant.

La famille Marsh est Internet-o-phile : Shelley chatte, Stanley glande, Sharon reçoit des mails et Randy regarde des brésiliennes qui se pètent à la gueule. Jusque là rien de très anormal. Un jour, tout le monde se réveille et paf, Y'a plus Internet (D'où le titre de cet épisode). C'est alors la panique totale, la récession est proche et des émeutes se préparent. Enfin non.

Un truc intéressant avec cet épisode c'est la vision d'Internet comme une sorte de denrée épuisable. Cela est dû au fait qu'on voie souvent Internet comme une barre qui jauge le niveau de la connexion. D'où certains dialogues où les personnages disent qu'il y a peu d'Internet. En fait ils veulent dire qu'il n'y a qu'une barre de connexion. C'est assez perturbant aussi de les entendre dire par exemple "L'internet est parti" "A quoi il ressemble, Internet" "Nous allons essayer de communiquer avec Internet". A ce titre la parodie de "Rencontre du troisième type" est très significative. Notre rapport à Internet est de plus en plus confus. Personnellement je vois la différence quand j'utilise Internet et quand je ne l'utilise pas (Dans un train par exemple) - Avec Internet j'ai la liberté, j'ai des possibilités, mais sans Internet je suis limité à ce que j'ai déjà, sans pouvoir espérer partager ou obtenir plus que ce que je n'ai déjà. C'est particulier.

Toujours est-il que le geek moyen dont je suis comprend parfaitement les réactions décrites dans cet épisode (Personnellement je ne tiendrais pas une semaine et me suiciderais probablement) même si tout le monde ne l'utilise pas comme Randy. Cependant je trouve qu'avant de penser à la télé, les habitants de South Park auraient pu penser à la presse comme Ancêtre d'Internet pour s'informer. Néanmoins la plupart des idées de la première partie fonctionnent plutôt bien. Cependant on a ensuite droit à des longueurs à cause notamment de la parodie des Raisins de la Colère qui est assez chiante.

Une fois n'est pas coutume, Randy est hilarant et ses délires avec ses sites pornos dégueulasses sont on ne peut plus fun. Rien que les effets sonores devant l'ordi, c'est grandiose. La scène du simulateur de porno est également dantesque. Comme le dit si bien Randy, quand on est habitué à voir tout ce qu'on veut d'un simple clic, c'est dur d'en revenir à Playboy. Là encore on voit qu'Internet a changé... la plupart de nos habitudes. Même celles-là.

Il y a aussi une petite intrigue Shelley qui fait plus office de running gag puisqu'elle se remet à taper son frère de façon déraisonnable, ce qui nous rappelle les vieilles années de South Park. Quoi qu'il en soit l'épisode trouve une résolution prévisible (Car oui, le coup de brancher-rebrancher c'est très prévisible) et la fin n'est pas excessivement amusante mais l'épisode en lui-même offre de bonnes scènes. Mention spéciale à la truculente scène du "fantôme" avec sa "glue ectoplasmique"...

Note / B-