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La loi des séries
26 septembre 2013

17x01 - Tête de Noeud

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(WTF ce titre français quoi)

South Park est de retour avec ce qui s’est avéré être la pause la plus longue de l’histoire de l’humanité. Et ce retour est, de manière inattendue, assez tiède. South Park s’attaque à la NSA, à Edward Snowden, à la surveillance de nos données personnelles, et à nous. Voilà. Le souci c’est que contre toute attente, malgré le point de vue efficace de l’épisode, celui-ci ne dépasse pas les difficultés qu’on imagine et rien ne va jamais vraiment « quelque part ». Paradoxalement c’est très, très drôle, mais il y a aussi des longueurs. Et une fin entre deux eaux. Je ne suis pas clair, je sais.

Cet épisode est dans la lignée exacte de son prédécesseur, « Reverse Cowgirl », season première de la saison 16, à savoir qu’il explore la surveillance trop exagérée de nos affaires privées. L’épisode ne fait pas vraiment mieux que l’autre épisode qui avait vraiment un enjeu clair et précis et qui avait un début, un milieu, une fin. La parodie était juste et claire. Ici, rien n’est parodié, rien n’est là pour couvrir la satire. Cartman est un porc qui parle dans son téléphone avec le haut-parleur, une pratique détestable. On ne peut que se reconnaître dans Kyle qui, avec efficacité, se chope les glandes contre Cartman et lui signale poliment qu’il fait chier tout le monde. Cartman lui reproche alors de s’immiscer dans sa vie privée. Un comble ! Cartman va alors le prendre pour un agent de la NSA, et va une fois n’est pas coutume, se choper les glandes contre le gouvernement qui le surveille et ne fait jamais ce qu’il veut qu'il fasse à savoir surveiller les autres mais pas lui.

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La répétition de « Choper les glandes » est voulue : Ça sentait le déjà vu. Cela n’empêchait pas la chose d’être bien faite, d’être une reproduction à grande échelle de cette paranoïa globale qui nous saisit – qui a saisi les médias aussi – quand on apprend – oh stupeur – que le gouvernement épie le moindre de nos gestes. Ce alors même que nous sommes les seuls dépositaires de toutes nos données. Nous parlons sur Facebook, sur Twitter, sur des téléphones reliés à des satellites… La surveillance est permanente et connue, et celui qui l’ignore est stupide ou vraiment très très ignorant. Cette partie de l’épisode était bien faite, c’était quelque chose où tout le monde pouvait se reconnaître, et « Shitter » était juste l’évolution logique du truc et ses travers les plus énormes, très bonne parodie, bravo. Ensuite, Cartman intègre la NSA (avec la subtilité qu’on lui connait) et là, les ennuis commencent.

J’embraye donc sur l’intrigue de Butters qui elle aussi, a des hauts et des bas. C’est très drôle de le voir apprécier la surveillance gouvernementale, qu’elle le plonge dans une sécurité bienfaisante, qu’il la loue, qu’il confesse ses péchés au Département des Véhicules Moteurs (Un organisme gouvernemental qui s’occupe de tout ce qui est relatif aux papiers des véhicules), que la guichetière lui donne quinze « Living in America » à faire pour se repentir d’avoir fait un trou avec des ciseaux dans un magazine avec Jennifer Lawrence et d’y avoir mis son zizi, tout cela était très drôle. Un peu moins les témoins de Jehovah, même si le rapprochement était facile à comprendre, facile à faire vu le point de vue donné par Butters, cela est devenu trop long à la seconde scène avec Craig.

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Trop long, c’est aussi ce qui arrive avec l’intrigue Cartman. Je me suis franchement fait chier quand ils vont voir le « contestataire ». C’est, certes, le propos de l’épisode : La NSA n’en a RIEN à faire de nos données, ils se contentent de les scruter pour repérer une menace éventuelle, mais fondamentalement ils ne nous veulent pas de mal – et ce qu’on leur reproche principalement ce n’est pas la prise de nos données c’est celles prises aux gouvernements en eux-mêmes. Que les Etats-Unis aient espionné les gouvernements français et allemands, voilà qui est vraiment préoccupant.

En s’attaquant uniquement au point de vue public, South Park perd en mordant car au fond, nous le savions déjà, nous le vivons au jour le jour. C’est dommageable. South Park ne peut pas s’aventurer sur un terrain aussi complexe que les relations diplomatiques (cela avait à peine été esquissé dans « Le Derby de Pinewood » et très grossièrement) et ici, il évite le gros du problème en ne prenant que le point de vue public. Qui est certes très bien retranscrit par les biais de Cartman et Butters, mais tout ça pour au final pas grand-chose. Cartman découvre que la NSA sait tout sur tout grâce au Père Noël qu’elle torture en guise d’ordinateur central (Si si), mais tout le monde s’en fout. Butters fonde un groupe de confesseurs au DMV (Le caméo de Barbrady est hilarant), qui se finit par un uppercut à l’église catholique tout aussi désopilant MAIS hors de propos ici. Ca sort de nulle part ! Certes, on voit où ils veulent en venir mais… C’était inutile d’un point de vue satirique. Même si c’est foutrement drôle.

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C’est ça le souci de cet épisode : Il était très drôle mais la satire était assez foirée. South Park ne peut plus être l’un ou l’autre : Ne peut plus être drôle sans être acide. Ici, c’était de la sauce potatoes du Macdo, niveau acidité, mais c’était doux et agréable également, comme la sauce potatoes du Macdo, et également drôle, comme… ce moment où vous trouvez une frite au milieu de vos potatoes du Macdo. Vous vous dites, « haha ! C’est marrant. C’est une bourde, mais c’est marrant ! » - C’est exactement mon ressenti avec cet épisode. Notre vision de la surveillance gouvernementale est bien torpillée, mais au final on savait tous qu’on s’en foutait. Et la parodie d’Edward Snowden était vraiment faible. Les problèmes du mec sont tout autres qu’un simple manque d’attention.

PS : Ce truc avec Alec Baldwin, ça date de FIN JUIN 2013. J’ai été obligé de CHERCHER SUR GOOGLE pour voir à quoi ça faisait référence. C’était juste pas drôle du tout.

PPS : Ce nouveau générique déchire sa race.

Cet article vous était offert par le Gouvernement. Comportez-vous bien et n’attentez pas à la sécurité nationale, s’il vous plait !

Les plus : 

+ L'égo de Cartman une fois de plus bien exploité

+ Bonne intrigue pour Butters

+ Premier acte satisfaisant

Les moins : 

- Ce n'est pas une satire quand on refait la même chose avec des personnes différentes

- Ce n'est pas une satire quand on amène pas de réflexion en profondeur

- Les blagues de ET sur Alec Baldwin TRES, TRES lourdingues

Note / B-

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