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La loi des séries
1 novembre 2012

16x13 - Un bracelet pour une cause

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C’est probablement l’épisode le plus cinglé de cette saison 16. Honnêtement, je suis sorti du premier visionnage dans un état de confusion totale, ne sachant même pas si l’épisode était bon ou pas. Certaines choses m’ont fait rire, d’autre moins, certaines choses m’ont stupéfait par leur pertinence, et certains chemins narratifs de l’épisode m’ont totalement échappé. Et surtout je ne connais rien à l’œuvre du Docteur Seuss, ce qui de facto m’empêche de comprendre la seconde moitié de l’épisode, que j’ai au départ pris pour un trip hallucinogène au thé glacé (dont je suis un grand amateur) (chacun ses tares) tellement c’était perché.

Donc obligé de re-regarder l’épisode. J’ai un peu la flemme de faire des recherches approfondies, du coup je noterai l’épisode indépendamment des références de cette partie puisque je ne peux pas décemment comprendre le pourquoi du comment de la parodie (On me souffle « Le Lorax, mec ! » mais… j’ai même pas vu le film ! Oui je sais, je suis pitoyable).

Donc. Jusqu’à la scène en classe, j’ai vraiment kiffé l’épisode. J’étais totalement sur le cul quand le coup du bracelet jaune (vu en promo), c’était pour Jésus. Si je m’attendais à ça, franchement ! Et au final, c’est du tout bon puisqu’on a la réaction populaire qu’on attendait face à un grand homme, soutenant une grande cause, qui s’attire l’approbation du peuple et donc le peuple marque son soutien. Comparer une grande cause comme l’action sportive et la religion, voilà le genre de rapprochement qui fait que South Park s’attire toute mon approbation. Franchement, cette partie c’est du A+ total. La scène en classe est la meilleure de l’épisode. C’est South Park à son meilleur. Si on connait bien l’affaire Armstrong, cette scène c’est du génie en barres. Fin, le moment où Stan traite Craig de prostituée alcoolique avide de fric, on ne peut que rire ! Et le coup du mensonge dans tes couilles qui grossit jusqu’à ce qu’on doive te les couper… South Park, je t’aime, épouse-moi MERDE !

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On enchaîne avec une super scène Stan-Kyle qui là encore parodie merveilleusement l’affaire en montrant comment l’égo l’emporte sur la raison. J’adore ces moments où l’ambivalence de South Park, ou son anti-manichéisme primaire lui permet à la fois de descendre en flammes un comportement TOUT en explicitant ses raisons et sa source. Stan est devenu une cause plus grande que lui-même, plus grande que son propre égo. Une situation qui rappelait un peu celle dans laquelle il était sur l’épisode Butterballs, dans un sens.

C’est avec la scène chez le scientifique qu’on atteint un point critique de l’épisode. La scène dans la chambre est affreusement chiante. On s’ennuie totalement. Ça ne sert à rien. Ça n’apporte rien. Vous savez ce qui m’a intéressé dans cette scène ? La femme lit « 50 Teintes de Pourpre », une parodie de « Cinquante Nuances de Grey » (si votre mère ou une de vos amies achète ça et le lit devant vous, répudiez-là, c’est du même niveau qu’aller sur un site porno en public !). Voilà où on en est, un détail m’intéresse plus qu’une simple scène.

Oh, et le moins on en dira sur le poisson attardé, le mieux ce sera.

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Heureusement Jésus et Stan arrivent. On se dit, l’épisode va rebondir. Oui, il le fait en quelque sorte. La conversation entre Jésus et Stan avec tous ces Pfff, c’est génial. C’est un peu moins génial quand ils décident de détourner l’attention avec les fermiers biélorusses. Oui, il y a des fermiers biélorusses.

Et puis on arrive à la parodie de Dr. Seuss. Le fabricant de bracelets explique que les bracelets aussi sont une affaire d’égo. Stan et Jésus incarnent leur cause, donc leurs égos sont si immenses qu’ils acceptent de mentir effrontément au nom de la cause. Les bracelets permettent aux gens d’avoir une part de cet égo. Comme l’explique l’homme moustachu au départ : “You came for a scause to wear on your paws, and you want others to wear yours upon theirs !”. Il explique ensuite le système et part vendre ses bracelets en ville.

Jusque-là, ok, c’est limpide.

La sauce prend, les gens se sentent super concernés par la Biélorussie, Butters et Stan ont droit à une scène très ambiguë (Rien de grave, Butters touche juste le nombril de Stan en lui disant qu’il est un « Mignon petit trou du cul sournois »), et ensuite la scène avec Jésus en Biélorussie. Qui est super, rien à redire. Pauvres biélorusses, je brûlerai un cierge pour vous.

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Et puis le type aux bracelets vide la ville de tout son argent et se barre dans la prochaine. Parce que les gens ont dépensé tout leur argent dans des bracelets pour soutenir des causes… Ouais, nan, on n’y croit juste pas du tout. Ensuite Stan, accablé par le chagrin de sa ville arnaquée demande à Jésus qu’est-ce qu’il ferait dans cette situation. Bah Jésus, il prend de la drogue, il tourne Berserk, et il va tout casser l’usine du monsieur des bracelets. Subtilité zéro. Un peu facile.

La ville remercie Jésus qui explique en gros qu’il est innocent (mais pas les autres. Mais lui, il l'est) et qu’on a tous appris que les causes n’ont pas à être sur des bracelets mais sur des t-shirts. Et la fin de l’épisode, en plus d’être très surprenante, endosse complètement son sujet : L’épisode en lui-même, en sa fin, porte une cause. C’est la boucle : Au début on quittait une cause pour au final en rejoindre une autre. L’épisode lui-même résumait son message intrinsèque. Bien joué.

S’il y a clairement des moments dans cet épisode qui le desservent, le niveau satirique est cependant assez élevé. Il y aurait clairement des trucs à enlever (la dispute du couple, le poisson attardé) et un point d’intrigue est carrément bancal, même si la fin est tout à fait satisfaisante, cet épisode a tenté de reproduire le coup de poker de Raising the Bar (qui, je pense, reste un des meilleurs épisodes de la saison) mais au final ne réussit qu’à réussir sa satire tout en se foirant totalement pour les beaux yeux d’une parodie. Néanmoins la pertinence absolue de la première partie m’a totalement convaincu et je serais donc relativement indulgent avec cet épisode.

Les plus :

+ La satire de Lance Armstrong

+ L'exploitation du personnage de Stan, en continuité des bonnes avancées saison 15-16

+ Des idées qui ne paient pas de mine mais qui fonctionnent

Les moins : 

- Le poisson attardé

- La résolution fragile

Note / B+

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Commentaires
S
Note au passage, j'ai trouvé délicieusement ironique que la cause défendue par Jésus à la fin soit de libérer des femmes condamnées pour profanation d'édifices religieux (chrétiens, est-il nécessaire de le souligner ?), je ne sais pas si c'est réfléchi ou non, que ce soit de la part de Parker et Stone ou de celle de Jésus lui-même. <br /> <br /> <br /> <br /> Par ailleurs, moi j'ai beaucoup aimé le poisson attardé. C'était pas très original (il rappelle le "Vieux hippie un peu gland" déjà vu dans un autre épisode) mais il m'a amusé.
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