6x14 - Le Camp de la Mort de Tolérance

*hymne national américain*

Alors que par le monde, des milliers d’homosexuels se soulèvent contre les discriminations, font tout pour être respectés et traités à l’égal de leurs pairs hétérosexuels, alors que partout et au quotidien se livrent une foule de petites batailles pour finir la journée de travail sain et sauf de toute brimade, Dieu créa Herbert Garrison.

Alors bien sûr on peut arguer sur le sujet : Herbert est un personnage de fiction, c’est un détraqué de la pire espèce. Son existence seule n’est qu’une grosse blague géante qui servira la succursale South Park 12 saisons durant, et ensuite pour quelques extras. Mais au-delà de ça, il y a aussi une grosse pute vénale daleuse de fric à donf. Et donc si la Garrison peut se farcir 25 millions de biftons en se faisant virer pour homosexualité, croyez bien qu’elle va le faire et plutôt deux fois qu’une vaut mieux que deux tu ne l’auras.

Les enfants seront les tristes victimes de cette mascarade redoutable orchestrée par le pire immondice humain jamais engendré. Outragés par le fait que leur professeur et son « assist’encul-turel » se fessent volontiers en classe, ils se plaignent comme la nature et l’instinct le leur enseigne à leurs parents ; Ces derniers prennent leurs enfants de 9 ans pour de sales petits enfoirés d’homophobes. Après une visite dans un musée de la tolérance, très instructif sur la manière de tolérancer, les enfants recommencent à se plaindre quand leur professeur insère une gerbille dans l’anus de son assistant. On croit rêver ! Ce professeur qui utilise des techniques si innovantes et ces ingrats d’enfants qui ne lui en sont même pas reconnaissants !! Voilà donc nos chers bambins envoyés au camp de la mort de Tolérance pour y apprendre à mieux tolérationner les gens.

L’épisode est évidemment hilarant, Garrison oblige. Comme d’habitude la VF est génialissime, Courseaux en fait des caisses as usual, c’est du délire complet de la première à la dernière minute. J’ai envie de dire que les scènes au Camp sont moins savoureuses probablement à cause du noir et blanc et de la parodie de La Liste de Schindler. Je sais, je manque furieusement d’humour sur ce genre de choses mais à part la scène des toilettes avec Cartman (qui est juste mirifique), le reste me fait rire moyen. Ah et aussi la petite réplique « Ici, l’intolérance ne sera pas tolérée ! » - classic.

Pendant ce temps, l’épisode nous propose de suivre les aventures d’une gerbille, de l’anus par lequel elle est entrée jusqu’à la bouche, en passant par les intestins et l’estomac.

… euh... hm... oui, euh... hm...

Pendant ce temps, donc, l’épisode nous montre les pérégrinations de Lemmiwinks, une simple gerbille, qui va donc traverser le système digestif de Monsieur Esclave, la nouvelle sensation à South Park. C’est d’une ignominie sans nom, c’est totalement gratuit et ridicule mais c’est tout à fait South Park dans toute sa splendeur. Le tout accompagné d’une CHANSON qui reste encore aujourd’hui absolument mythique par monts et par vaux. Une intrigue qui raffermit complètement l’épisode et lui donne un teint de pêche.

Mais quid de ce que l’on doit apprendre de cet épisode ? Nom de dieu de Bitch, c’est absolument étonnant, mais le but de cet épisode est qu’on ne peut pas TOUT tolérer, et que dans une société aseptisée comme la nôtre, il faut aussi avoir un seuil de tolérance et se révolter contre ce qui n’est assurément pas normal, quitte à heurter la barrière du politiquement correct.

Je laisse la parole à mon keupain, Monsieur Herbert Garrison :

« Mais bordel de merde, vous ne comprenez pas, je fais tout ce que je peux pour qu’on me renvoie ! Ce genre de comportement devrait être inacceptable de la part de professeurs ! »

« Mais le musée nous dit qu’il faut être tolérant ! »

« Tolérant mais pas stupides ! C’est pas parce que vous tolérez quelque chose que vous l’approuvez obligatoirement ! Si c’était le cas, cet endroit s’appellerait le musée de l’acceptation ! Tolérer veut dire qu’on fait l’effort de supporter, vous tolérez un enfant qui hurle à côté de vous dans l’autobus, vous tolérez un mauvais rhume, mais ça vous fout les boules quand même, nom de dieu de bordel de merde ! »

C’est beau comme du Baudelaire. Vous n’avez pas encore vu cet épisode ? Et vous osez vous présenter comme fan de South Park ? C’est intolérable.

Note / A+