Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La loi des séries
29 juin 2011

6x09 - Bérets Gratos

vlcsnap_244215vlcsnap_236642

"Bérets Gratos" est un épisode que je porte en très haute estime. Il est une adroite combinaison entre un message trivial mais néanmoins populaire et un humour ravageur qui fait mouche presque à chaque coup. L'épisode manie en effet un humour propre à sa propre "mythologie", comprenez par là que bien que l'épisode soit ultra référentiel, l'humour vient surtout des idioties inventées au fil de l'épisode et qui constituent une trame humoristique solide. Même Tweek arrive à être drôle - c'est d'ailleurs un des rares épisodes où il est tout sauf saoulant.

Il est à noter que regarder cet épisode juste après "You're Getting Old" a de quoi faire remonter certaines émotions vu que l'épisode commence avec des bandes annonces - qui sont extrêmement drôles. Tout dans cet épisode est drôle. Même l'énorme délire sur Gratos (Très habile traduction par ailleurs) est totalement hallucinant de bout en bout. Le coup des 23 bébés tués sous légitime défense (Et le truc positif, c'est que "C'est facile !!"), c'est totalement génial.

Le synopsis : Les gamins en ont marre de voir les films remasterisés alors ils décident de former un comité, mais en promettant des bérets gratos, ils se retrouvent avec un comité de soutien pour Gratos McCallough, homme qui a tué vingt-trois bébés. En tentant quand même de sauver les films de Spielberg qui peuvent encore l'être, les gamins se heurtent à un être diabolique : Steven Spielberg.

vlcsnap_241142vlcsnap_241607

Le plus amusant c'est que l'épisode ne cède même pas à la simplicité de laisser les deux intrigues se dérouler séparément et tente à au moins deux reprises de lier les intrigues entre elles. D'abord la séquence du talk-show, décapante comme il faut, et ensuite le coup de la chanson tropicale. Et la morale finale est elle-même plus que déroutante dans ce qu'elle a d'étranges doubles sens.

On sent aussi que le sujet tient à coeur aux auteurs tant l'investissement satirique est énorme. On sent une argumentation développée, personnelle, quelque chose qui va plus loin qu'un simple commentaire social. L'épisode sonne très franc, très vrai, on sent que ce qui est dit constitue un point de vue investi, travaillé, qui concerne de près les auteurs (en tant que créateurs d'un média, c'est logique). Cette prise de position personnelle renforce complètement le propos de l'épisode et la somme de références utilisée sert complètement le propos et non quelque humour déplacé. C'est plus de l'ordre du "Hm-hmmm je sais d'où ça vient ça !" que du "Tiens, une parodie de". Et c'est une très bonne chose, tout à fait louable de la part de Trey Parker et Matt Stone d'avoir pris cet angle. D'ailleurs ils font une apparition dans un spot de pub très drôle.

vlcsnap_245470vlcsnap_247414

Comme très souvent, c'est à charge que South Park est le meilleur, et dans la trivialité qu'il est le plus pertinent. "Bérets Gratos" porte la querelle d'esthète à son paroxysme en lui donnant la base crédible et l'argumentation dont elle n'a pas besoin. L'avis de Trey et Matt est en effet, quoi qu'on en dise, purement subjectif. Ces remasterisations sont la décision de ceux qui ont créé ces films. On peut trouver ça idiot ou ridicule, c'est un choix artistique comme un autre. L'appartenance au public c'est quelque chose qui n'est inscrit nulle part. C'était la minute cinglante, mais tout ça pour dire que South Park réussit cependant à faire couler ça comme un sucre.

"Bérets Gratos" n'est pas un épisode très connu mais c'est un essai grandiose qui sera réitéré plus tard avec "Le Ploblème Chinois". Sauf que contrairement au ploblème chinois, cet épisode est génial. Disons que l'intrigue Gratos McCallough est plus drôle que des tirs dans la bite ou des viols. Question de point de vue, je suppose.

Note / A+

vlcsnap_248652vlcsnap_246609

Publicité
Publicité
Commentaires
La loi des séries
Publicité
Archives
Publicité