14x01 - Guérison Sexuelle

A l'occasion de la reprise prochaine de la Saison 14, j'ai décidé d'en reviewver la totalité en plus des épisodes 200 et 201 que j'avais déjà reviewvé auparavant. Guérison Sexuelle a été diffusé pour la première fois le 17 mars 2010 et je ne dis pas ça pour faire joli (Mais plutôt pour faire une dédicace). C'est un épisode qui contient à la fois ce qui fait le sel de South Park : La satire bien construite, le fait de pointer de façon pertinente des faits aberrants et l'humour acerbe ; Toutefois il comporte des défauts inhérents à South Park depuis la saison 12 : Les personnages récurrents sont quasiment absents, les gags sont répétitifs et force est d'avouer que si on n'a pas suivi l'actualité, tout cela est bien fade.

L'épisode évoque l'affaire Tiger Woods qui a secoué le monde du golf américain, mais pas que. En effet les journalistes se sont confondus en analyses pour expliquer le comportement de Tiger Woods. Il est tout à l'honneur de South Park d'explorer la stupidité d'un tel état de fait : Il n'est nul besoin d'analyser une telle attitude, Tiger Woods s'est juste comporté en homme avec tout ce que cela a de socialement répréhensible.

On va commencer par ce qui sauve l'épisode du marasme de la nullité : La scène d'intro et ses dérivés qui sont excellentes. Préjuger que les jeux de golf à l'image de Tiger Woods deviendraient des jeux sur sa vie privée, c'est très pertinent, et on ne peut que féliciter les auteurs pour cette trouvaille. C'est simple chaque scène est variée et jouissive, mention spéciale au contrat de mariage, la cerise sur le gâteau. De même la plupart des scènes du premier acte sont bonnes avec les enfants, notamment Butters (Kyle étant un zombie dans cet épisode) qui développe une obsession pour le "Buisson" des femmes. Butters est ce genre de personnage inusable qui déçoit rarement et c'est le cas sur cet épisode. Sa réplique finale assied complètement sa position de naïf devant l'éternel, capable d'examiner les choses les plus scabreuses avec l'oeil le plus enfantin. De même, la mort de Kenny est juste épique et fera date comme étant la plus à-propos. Et surtout comme ayant l'enterrement le plus stylé puisque le prêtre cite les paroles des Rois Mages de Sheila...

A l'inverse le second acte donne trop dans le métaphorique et ne montre pas South Park sous son meilleur jour. On a droit à des tas de scènes avec les scientifiques qui certes sont efficaces mais seulement si on teinte tous leurs propos de mauvaise foi typiquement masculine - ce qui n'est pas évident, moi-même j'ai dû regarder l'épisode plusieurs fois pour bien comprendre que les trois quarts des hommes de l'épisode ne font que couvrir leur cul.

L'intervention de Barack Obama est là encore Too Much et surtout le personnage a perdu tout ce qui rendait son personnage amusant dans A propos d'hier soir..., l'épisode qui l'introduisait. Faire du président un personnage récurrent, qui plus est (Ca fait quand même beaucoup de fois qu'il apparaît ou qu'il est mentionné depuis la saison 12) est de plus une très mauvaise idée qu'aucun autre cartoon n'a commise. South Park a déjà un politicien : Madame McDaniels. La mairesse est peut-être inexploitée depuis des lustres mais la ressortir du formol ne serait pas un méfait. Certes il fallait que ce soit un homme, mais bon...

Le passage avec les célébrités n'est pas extraordinaire tant il donne dans la facilité. On notera que la VF se permet la voix officielle de David Duchovny (Pour une seule réplique), mais bon le coup de Bill Clinton et du cigare... Bon. Enfin, l'Alien sorcier est sûrement l'idée la plus minable de l'épisode, tout comme le fait de faire de Kyle et Butters des meurtriers.

Au final c'est un épisode avec un bon fond mais une forme exécrable, avec de bonnes idées mais trop de défauts. Kyle est neurasthénique, Butters se donne du mal mais ce sont les deux seuls personnages récurrents qui agissent réellement sur l'intrigue. On retiendra la fin qui met en valeur la gouaille de Cartman, mais franchement ce n'est pas un épisode inoubliable. A voir, certes, pour ce qu'il donne de pertinence et de satire, mais par rapport au reste de la saison, il est bas de gamme.

Les plus :

+ Du grand Kenny

+ Redoutable cynisme très bien mené

+ Bonne satire de l'affaire Tiger Woods

Les moins : 

- Exécution balourde

- Résolution aberrante

Note / C