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La loi des séries
14 décembre 2014

18x10 - #Hologrammes

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« Dude, you’re such a Granpa ! »

Je suis ressorti du premier visionnage de Happy Holograms quelque peu confus. Pas la confusion cérébrale de « Grounded Vindaloop », non, la confusion vis-à-vis de ce que je venais d’ingurgiter. Quid de ma belle continuité, quid de mon doux season finale qui confirmerait tout ce qui s’est passé de bien dans les épisodes précédents ?

Mais South Park n’est pas une sitcom, elle n’est pas prévisible, elle fait ce qu’elle veut. C’est ce qui l’a toujours caractérisée et ce qui en fait le sel. Cette série de dix épisodes a été éminemment surprenante. La continuité, la sérialisation, les arcs multiples des personnages, la révélation, confirmation et confortation de Randy comme un personnage mythique de South Park, South Park a juste affirmé sa maturité et sa capacité à prendre une envergure immense. 18 ans que cette série défonce tout à tour de bras, 18 ans qu’elle accumule de l’ambition. Et cette saison 18, véritable saison concept, n’a vraiment pas démérité.

Ce dernier épisode est aussi bien rempli qu’explosif. Il peut apparaître un peu trop rempli, mais son visionnage ressemble à celui d’un film. Les évènements s’enchaînent, les gags aussi. Au programme de cet épisode, une satire très, très bien vue sur les scandales racistes policiers aux States. Je retrouve ma South Park épicée aux petits oignons. Génial aussi le Bill Cosby ultra dérangeant en duo avec Taylor Swift. Hilarant, rafraichissant et jamais lassant, le Live Tweet. Le moins qu’on puisse dire c’est que cet épisode était on ne peut plus énergique et drôle. Rien ne m’a spécialement embêté. Même Michael Jackson était absolument divin. C’est de l’ignorance, bordel !

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Quid de l’intrigue. Eh bien c’était quand même foutrement solide côté Kyle, Stan et Cartman. Incroyable que Kyle, qui a pourtant été relativement délaissé sur cette saison, arrive à se taper une si bonne intrigue pour le final. Stan continue à être en plein trouble vis-à-vis de son Lorde de père, et l’intrigue de Cartman gagne la consistance qu’elle n’avait pas dans l’épisode précédent. En effet, une belle ambiguïté est en place : On se demande si Cartman est vraiment dans sa chambre. Ma théorie de l’Oculus Rift reste valable (On a un bref rappel à Grounded Vindaloop dans cet épisode avec le service conso) mais cette semaine Cartman était bien plus drôle que la semaine dernière et bien moins relou. A ce titre, la scène de la confession de Stan constitue le cœur émotionnel de l’épisode, la concrétisation de leurs liens amicaux à tous les trois. J’adore comme Cartman, qui veut être partout depuis le début, s’éclipse. J’adore comme Stan a l’air abattu. J’adore comme Kyle le soutient. J’adore ces gosses. PAS COMME CA. CE SONT DES ALLEGATIONS. C’EST DE L’IGNORANCE !

(Ce gag m’a juste trop fait rire, désolé)

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A la rigueur Kurt Cobain et Iggy Azalea/Elvis sont les seules scènes qui m’ont un peu lourdé, mais elles sont noyées dans un tel flot de scènes magiques que c’était secondaire. Le vrai truc un peu plombant de l’épisode, c’est sa fin. Donner autant d’envergure voire du temps d’antenne à PewDiePie, c’est quelque peu « anti-SouthPark ». Pourtant le point est là.

L’épisode veut nous signifier que le divertissement n’est pas une science. Nous trouvons que ce qui divertit les jeunes aujourd’hui est stupide ? Ils pensent pareil. Nous ne comprenons pas en quoi c’est divertissant de regarder un mec jouer à un jeu parce que leurs critères de divertissement nous échappent. Mais ça ne fait pas de leur divertissement quelque chose d’inférieur, de moindre : C’est juste différent. Quand le producteur essaie de créer du divertissement en reprenant maladroitement ce qu’aiment les jeunes pour « créer » quelque chose, il ne fait que mélanger des concepts trop différents pour bien s’assimiler et crée un divertissement qui ne divertit pas mais qui irrite, qui provoque des réactions houleuses. Mais c’est ce qu’il cherche, et c’est ce que l’épisode cherche à montrer : Nous avons perdu le sens du divertissement tout court. Nous cherchons d’autres formes de divertissement, aussi étranges soient-elles.

La génération YouTube a un train d’avance puisqu’à présent chacun peut créer son propre divertissement ET la variété des images et des concepts est devenue infinitésimale, au contraire de la télé et de ses codes formatés. Quand le producteur apporte la spontanéité YouTubesque à la télévision, il obtient quelque chose qui n’a plus rien à voir avec du divertissement. On ne prête plus attention aux images, juste à ce qui se dit. Or contrairement à Internet, la télévision est exclusivement un média d’image qui exclut quasi totalement l’interaction. La preuve, ils sont obligés de faire un livetweet pour rendre la chose moins ennuyeuse. Un média ne peut pas recycler ce que fait un autre média. Notre consommation d’Internet est très différente de celle de la télévision.

(Je ne sais pas si j’ai été clair)

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Mais je pense que l’épisode ne le sait pas non plus. Vu toutes les méta-références en mode « Est-ce que ça mène quelque part ? », « Quel est le point ? », je crois que Trey et Matt ont conscience qu’ils parlent un peu de leur métier et de ce qu’il est devenu. South Park est en phase avec l’actualité, et la généralisation d’Internet dans les mœurs a bouleversé son mode de fonctionnement. Des épisodes récents ont parlé de Facebook et la société, de notre dépendance intrinsèque à Internet, des Memes, des phénomènes Internet, ce alors même que dans South Park le Film (1999, siouplait), Internet est une vaste déchetterie pornographique. Aujourd’hui se pose la question, dans cet épisode : Internet est-il en train de détruire les fondements de la société ? Des question que nos parents et nos grands parents s’étaient probablement déjà posé… à propos de la télévision. Quid des bons repas en famille où on se parlait (je suppose) sans être dérangés par une horripilante télévision ?

Nous voilà à présent les parents et les grands parents dans l’histoire. Quand je dis à mon frère d’arrêter de regarder des Let’s Play, je suis un vieux con.

Et quelque part, je m’en accommode plutôt bien !

Les plus :

+ Un gros concentré de folie pure

+ Excellente satire des violences policières

+ Très belles réflexions sur nos nouveaux comportements

+ Le LiveTweet qui était de l’or en barres

+ Michael Jackson qui ne vieillit pas (son rêve est enfin réalité)

+ Intrigue solide pour Kyle

+ Belle cohésion entre les trois gamins.

+ Bill Cosby et Taylor Swift

Les moins :

- Parfois très fouillis

- Fin qui peut laisser perplexe

- Il est où, mon trou du cul de Lorde chez Jimmy Fallon ? HEIN ???

Note / A-

Note Saison : B+

La saison 18 est remarquable dans sa tentative d’instaurer une continuité entre les épisodes. A son détriment, on a parfois eu l’impression qu’elle parlait tout le temps des mêmes choses (Lorde en tête). Cependant, des épisodes comme « The Cissy », « Grounded Vindaloop » ou « Cock Magic » resteront comme des valeurs sûres en matière de satire, d’épisode-concept et d’humour pur. La saison 18 est probablement la plus consistante depuis la 15 mais elle souffre d’une difficulté dans certaines satires triviales qui appellent à des rapprochements parfois forcés. Sur la durée, elle est sans conteste meilleure que la saison 17.

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Commentaires
S
Cher Waderf,<br /> <br /> Game One, encore une fois, refuse de faire doubler les dernières saisons de South Park.<br /> <br /> J'ai donc créé une pétition pour les faire doubler : https://secure.avaaz.org/fr/petition/Game_One_MTV_France_TF1_Video_Pour_une_VF_des_saisons_17_et_18_de_South_Park/?nuXKSdb<br /> <br /> Je sais que ça risque de rien changer, mais bon.<br /> <br /> Merci.
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