17x04 - Les Gothiques 3 : L'Aurore des Frimeurs

Généralement quand un épisode cherche à m’échapper (comprenez : que j’ai du mal à le télécharger), c’est mauvais signe. Quand en plus, il est diffusé une semaine plus tard à cause d’une panne de courant, je me dis « bon, c’est de l’acharnement ». Rares sont les épisodes glissants comme une anguille mais quand ils le sont généralement c’est qu’il y a une raison. A mon souvenir, le dernier à m’avoir fait ça, c’était « J'aurais jamais dû faire de la tyrolienne », que finalement j’ai plutôt apprécié (même à la revoyure).

Ce début de saison est assez inexplicable pour moi. « Tête de Noeud » m’a amusé mais la satire m’a laissé froid et perplexe. « Porno Meurtre Informatif » était malin mais au fond manquait de contenu et n'était pas si drôle sur la durée. « World War Zimmerman » a de très bons éléments mais combine aussi tout ce que je n’aime pas dans South Park. Rien ne suscite mon unanimité.

« Les Gothiques 3 : L'aurore des frimeurs » est une surprise mais pas dans le bon sens. Certes, je savais que ce ne serait pas ébouriffant. Au même titre que Terrence et Philip, les gothiques ne sont en effet pas assez solides en tant que personnages pour tenir seuls un épisode. De fait, en voyant que l’épisode leur était principalement consacré, j’ai tout de suite abaissé mes standards. J’ai bien fait. Certains moments étaient amusants. Drôles parfois. Mais l'épisode comporte un élément précis, dans son intrigue même donc dans son corpus d'épisode, qui de facto le fait échouer complètement, et quand bien même son contenu aurait été exemplaire en tous points, il aurait foiré de toute façon à cause de ça.

L’intro était originale, sympathique, une bonne idée. C’était en fait une des meilleures. Le déroulement de l’épisode était très sitcom, le mystère de départ était très agréable à suivre bien que répétitif. Henrietta et sa mère, c’est du réchauffé à deux niveaux. On apprend néanmoins les noms de tous les gothiques : Leur chef c’est Michael (YES ! YES, YES, YES ! Pardon mais quand votre prénom est attribué à quelqu’un dans South Park, c’est juste du Yes absolu), celui aux cheveux rouges, c’est Pete, et le petit c’est Ferkle. C’est du bonus quoi.

Là, en lisant ça, vous vous doutez que la finalité de l’épisode a été une déception incroyable.

Même le coup du jardinier. J’ai trouvé ça tellement glauque, tellement creepy, tellement dérangeant. Même le coup du noir vampire, c’était tellement con mais tellement bon ! J’adore ce genre d’idées de merde !

Mais la palme de la meilleure idée de toutes, c’est le fantôme d’Edgar Allan Poe. Chacune de ses répliques était absolument délicieuse. Le fait qu’il renvoie tout le monde dos à dos était là encore intéressant : On peut vénérer un prophète tant qu’on peut, rien ne dit qu’il approuverait notre façon de le vénérer. Ça m’a donné envie de me relire du Poe tiens.

Et puis.

Et puis il y a cette fin. Et là je ne COMPRENDS PAS comment South Park a pu en arriver à ce point, comment ils ont pu penser que ceci serait une résolution acceptable. Comment ils ont pu croire que ce twist serait pertinente de quelque façon que ce soit. Non seulement cette résolution démolit tout ce qui a été construit auparavant, mais en plus elle dévaste complètement tout intérêt qu’on a pu porter à l’épisode, c’est ça le pire. Exit le mystère des plantes vertes. Exit la poésie des scènes précédentes. Exit l’explication futée et la comparaison entre les Emo et les plantes vertes. Exit le déroulement, la construction, l’escalade vers une résolution intéressante, et le pire c’est que cette construction était bien faite. Les scènes avec la caméra étaient bien faites. J’y croyais, moi, à ce truc. Et là, Hommes Crabes, mais en pire : Caméra Cachée. N’importe quoi. N’im-por-te-quoi. Le pire c’est qu’ils ont eu une semaine de plus. Qu’ils auraient pu mûrir l’idée un peu plus. Mais non au final tout ça n’était qu’une blague pour se moquer de la crédulité de tout ce petit monde. Heureusement qu’il y a la scène avec Henrietta après parce que sinon, cet épisode aurait été un ratage complet.

C’est donc une nouvelle demi-teinte de plus. C’est à croire que cette 17^ème cuvée de South Park est celle de trop, celle de l’aveu de faiblesse. Le trailer avant la saison était prometteur. Comment ne pas fourmiller d’idées avec une actualité aussi florissante, avec un monde en pleine révision de ses valeurs les plus profondes, en pleine évolution dans le bon comme dans le mauvais sens ? Comment passer d’une saison 15 inspirée et d’une saison 16 originale à une saison 17 aussi pauvre ?

Inutile de dire que le petit trailer à la fin de l’épisode m’a plus fait rire que l’épisode tout entier. J’en attends donc beaucoup de la semaine prochaine. Mais là, South Park, c’est décevant au possible.

PS : Je conchie le nouveau système d'envoi d'images

Les plus : 

+ Quelques bonnes idées tout au long de l'épisode

+ Traitement sérieux des cultures de l'occulte

+ On est en 2015 et Edgar Allan Poe est toujours méga badass

+ On a les noms des gothiques !!! °3°

Les moins :

- Humour fade

- Exécution plate

- Résolution qui fera date comme étant la pire jamais trouvée pour un épisode de South Park

Note / C+