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La loi des séries
27 septembre 2012

16x08 - Sarcastaball

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South Park se fait décidément de plus en plus philosophique. Après s’être attaqué au cynisme dans « You’re Getting Old », voici un épisode sur le sarcasme. Une forme d’humour parfois difficile à saisir en ce qui me concerne (surtout sur Internet). Cet épisode est assez étonnant à l’échelle de la saison 16. Il est le premier à suivre une construction assez classique finalement, deux intrigues claires et nettes, là où les autres s’étaient soit un peu paumés, soit n’avaient suivi qu’une seule intrigue linéaire. C’est un épisode Randy / Butters ce qui est dès le départ une belle promesse. Et c’est un épisode sur le sport, ce qui est dès le départ un handicap avec moi.

C’est vrai quoi, le sport c’est tellement bien. Onze personnes qui courent sur un terrain à la poursuite d’un ballon à mettre dans des filets, j’veux dire, ouah, quelle activité enrichissante d’un point de vue humain ! C’est le pinacle de ce que l’humanité peut accomplir de beau, de percutant, d’unifiant pour une civilisation ! Et ça n’est pas du tout lucratif !

Ahem.

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Donc Randy, halluciné par les procédures de sécurité dans le football à l’école, fait un discours en tant que parent concerné à l’école, inventant sans le savoir les règles d’un sport génialissime : Le sport serait tellement aseptisé que les enfants porteraient des chapeaux en papier aluminium, des soutien-gorge, et au lieu de faire des mêlées, ils se feraient des câlins tout en tentant d’attraper un ballon de baudruche en se disant des mots gentils.

Et évidemment l’Amérique entière adhère grave.

Tout l’épisode repose sur le fait que les sarcasmes soient pris au sérieux jusque par les sarcastiques eux-mêmes au point que Randy n’arrive même plus à se contrôler (Ce qui ne rappelle absolument pas « Le petit Tourette »). Cette partie de l’épisode est d’une cohérence et d’une solidité absolue. J’ai rarement vu une intrigue de South Park aussi complète. Tout est exploré (on a même un crochet à Cee Lo Green et à l’ordre des médecins) et hormis quelques références sportives purement américaines que je n’ai pas saisi (n’étant ni américain ni fan de sport), quasiment tout à fait mouche.

Des Pom-Pom girls blasées aux joueurs dans leur relation avec le coach au public, tout n’est que sarcasme et ironie grinçante et c’est une forme d’humour que décemment je ne peux qu’accepter. Randy est qui plus est très drôle dans toutes ses interventions, et on lui doit quand même l’extraordinaire fin de cet épisode. Décidément South Park sait finir ses épisodes. L’intervention de Sharon était d’ailleurs salutaire. Sharon, je veux que vous sachiez que vous avez des fans, des gens qui apprécient votre côté « OMGWTFBBQ » aux côtés de son mari taré. Certes vous n’avez pas l’envergure d’une Marge Simpson et vous ne l’aurez jamais, mais je vous adore.

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Côté Butters c’est absolument N’IM-POR-TE QUOI. Butters qui habituellement est nul en sport s’avère excellent en Sarcastaball. Outre le fait qu’il s’adapte parfaitement au côté mielleux et il faut le dire totalement lopette du sport, Butters a un secret : Il conserve tout ce fluide crémeux de gentillesse qui est en lui dans des flacons qui se trouvent dans son placard. Parfois le soir, dans son lit, Butters fait certains rêves qui lui font expulser toute sa gentillesse. Et il doit donc le conserver.

Oui c’est le fluide crémeux auquel vous pensez. A ce titre, la première scène où Butters en parle avec son père est probablement la plus dérangeante de toute la saison. On a eu droit à des intrigues très sérieuses depuis le début de cette saison, on a eu droit dans l’ordre aux toilettes hyper sécurisées, à la déflation des valeurs aurifères, aux Memes Internet, à la Pâques Juive, aux grand-mères brutales, à la tyrolienne et aux délices de l’amour, mais là franchement, un épisode dans lequel Butters et son père parlent des fuites nocturnes de ce dernier, c’est ignoble. C’est monstrueux. Je me révolte.

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Butters pense qu’il est bon de partager avec son équipe les délices de sa gentillesse crémeuse (Oh seigneur) et décide donc d’en faire profiter Cartman qui accepte avec délice le « Modjo » de Butters. Et on assiste donc à des scènes de breuvage et même à une adorable pub pour du Red Bull séminal. J'ai a-do-ré. Et j'ai vomi. Mais j'ai adoré.

On notera quand même la puissance satirique de cet épisode. Randy devient sarcastique parce qu'il trouve qu'on aseptise trop le sport, mais l'excès de sécurisation rend les choses fades et ridicules au final. De même on ne peut pas éduquer un enfant en édulcorant les choses à l'excès. Une fois de plus Butters et son père ont servi ce type de message avec brio. Finalement le message de cet épisode c'est que la vie est violente et que jour après jour on se tue à refuser cette évidence alors que finalement c'est part des choses et qu'une vérité bien assénée vaut mieux qu'un mensonge trop étalé. Classic South Park.

Je… m’arrête là pour vous laisser découvrir les délices crémeux de cet épisode. La fin est juste excellentissime de bout en bout, du moment où Randy arrive sur le terrain au moment où Butters parle à son père c’est juste du génie. J’ai vraiment kiffé (je ne sais pas si c’est le fait de m’être farci l’intégrale de Drawn Together pendant ce hiatus qui fait que j’étais en manque de vrai bon humour trash et de satire) et cet épisode annonce un retour en très grande forme de nos chers citoyens de South Park. Et je dis ça sans sarcasme aucun.

Les plus :

+ Probablement le gag le plus immonde et le plus bidonnant de toute la saison

+ Excellente idée/thématique et excellents dialogues

+ Satire à l'avenant

Les moins : 

- C'est trop court

Note / A+

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