1x06 - TS-19 (Season Finale)

Alors là je dis : Quelle audace. Quelle audace de finir une saison tout en extérieurs luxuriants et magnifiques sur un huis-clos étouffant. J'ai lu tout et son contraire à propos de ce final, j'ai vu des notes variables, des frustrés, des réjouis. Personnellement je dois avouer que la dimension psychologique de cet épisode m'a saisi par la tension créée et par l'audace, oui, c'est le mot, l'audace de mettre une telle question sur la table. Et de me demander ce que personnellement je répondrais à une telle question.

Tout dans l'épisode n'est qu'espoir. Les personnages sont depuis le début de cette saison en quête d'espoir, en quête d'un lieu préservé des morts-vivants, d'un lieu où s'établir, où être en paix. Cet espoir qu'ils pensaient comblé par le CDC va s'avérer déçu. En effet le CDC est voué à exploser. Ouuuuh !

Ma scène préférée de l'épisode cependant est celle du départ. Désolé pour le reste de l'épisode mais cette scène d'intro je l'attendais depuis le premier épisode et voir qu'on revient sur ce détail qu'est ce lit placé devant la chambre d'hôpital, c'est vraiment un beau cadeau que me fait ce final en revenant sur ce lit. Surtout, c'est très étrange cette ambiance, on se demande ce que font les militaires, c'est vraiment confus. Et mystérieux. Hmmm, Mystérieux !

Dans le présent, nos héros sont accueillis par un scientifique pas glauque du tout (Faux air de Dexter) Edwin Jenner qui les accueille dans son magnifique centre de recherche tout confort avec douches chaudes, canapés, jeux d'arcades, bref tout le confort. Nos petits survivants sont heureux d'autant que le type a des oeufs et de la bouffe à foison ! Yay ! C'est trop beau pour être vrai. On sait par expérience que les moments tranquilles ne sont pas faits pour durer mais pour amener des moments totalement dramatiques voire des situations hystériques. On va être servis, c'est moi qui vous le dit.

Certaines personnalités ont du mal à s'y faire. Andrea profite de cette pause pour faire le point et semble complètement désespérée, au grand dam de Dale qui semble perdre de vue une fille adolescente. C'est vraiment une jolie relation, j'ai hâte de voir ce qu'elle va devenir dans le futur. Shane est paumé, sa situation est de pire en pire. Le personnage est de plus en plus coincé entre le fait qu'il dise vrai - il a vraiment cru que Rick était mort - mais dans ce cas là, pourquoi a t-il barricadé la porte ? Pour éviter qu'il ne soit bouffé ? C'est confus je trouve. Bon, admettons qu'il ait juste voulu éviter que le cadavre de son pote se fasse manger. Admettons. Donc, Shane se sentait dans son bon droit, il n'a pas menti en fait, il a juste fait confiance à son impression. En fait je crois que Lori aurait pu le croire s'il n'avait pas essayé de la violer. Parce que c'est un fait avéré, essayer de violer quelqu'un n'aide pas à ce que cette personne vous fasse confiance.

J'ai apprécié aussi le petit cours du docteur Jenner, surtout l'horrible conclusion et tout ce qu'elle impliquait. Qu'on essaie de donner une logique scientifique à la "maladie", c'était relativement bienvenu. Mais la conclusion à toute cette affaire l'était moins.

En effet le compteur (au début j'avoue que je n'avais pas remarqué qu'il tournait à l'envers et je pensais que c'était l'heure. Moi je vais dans cette série je meurs direct en essayant de faire la bise à un mort-vivant) marque le temps de fioul restant. Et quand il n'y a plus de fioul, c'est décontamination. Et on a vu ce que c'était, la décontamination, dans l'épisode précédent. Badaboum ! Le scientifique pose alors à nos survivants un dilemme cornélien : Vaut mieux mourir dans une explosion toute bête ou mourir dévoré par des zombies ? Hm-mmm.

La scène est très tendue, légèrement longuette (Juste assez pour qu'on s'inquiète). C'est un véritable "A quoi bon ?" posé par un suicidaire qui n'a plus rien à perdre. Rick a une attitude bizarre. Il semble - et d'autres avec lui - considérer que, ok, ils vont mourir, mais qu'ils veulent quand même essayer de survivre, sait-on jamais. En gros c'est un peu le plan large de chaque être humain. Tu sais au fond que la vie ça sert à rien, mais tu vis quand même pour de petits instants sympa. Sauf que là avec l'apocalypse dehors, effectivement... On est en droit de se demander "A quoi ça va servir". Je crois que Carol résume très bien la portée du dilemme quand elle dit que "Sa fille ne mérite pas ça". Un enfant, c'est une promesse. Et surtout elle est trop jeune pour avoir quelque envie éventuelle de se suicider ou même pour ne voir aucun espoir en cette vie. C'est là où c'était bien joué, finalement les personnages étaient tous face à leur volonté de vivre et de poursuivre. J'ai beaucoup aimé le fait qu'Andrea choisisse d'abord de rester, puis, voyant que Dale était prêt à rester avec elle, choisisse de sortir. C'était très représentatif : Bien sûr que tout seul on est désespéré. C'est dans les autres que notre vie peut trouver un sens. Par contre ils sont vaches de tuer aussi brusquement ma chouchoute ! J'attendais beaucoup de cette nana, ça faisait un peu genre "J'dois rester et mourir, mon contrat de figurante s'arrête là !". Dommage !

Par contre je dois avouer à mon grand dam que MOI AUSSI je me demande ce que le scientifique a chuchoté à Rick. J'ai plusieurs hypothèses :  

"Ta femme est enceinte, mec, et le bébé est pas de toi, surveille le petit chinois, il est fourbe !"

"C'est pas le bateau de Penny." (Jecharrie, jecharrie)

"L'alcool était empoisonné" - j'y ai pensé quand j'ai vu Andrea vomir et Rick tomber bizarrement contre la console.

Enfin c'était bien mystérieux. Cependant j'ai trouvé que le manque de questionnement du groupe à propos des "griffures" dans le cou de Shane étaient un peu faciles. Finalement tout le monde s'échappe. Outre des gens peu recommandables, il y a forcément des gens sans espoir comme le docteur Jenner qui peuvent entraîner tout un groupe dans ce genre de situation inextricable. Qui peut mener à la mort.

Et on applaudit tous Carol qui fait bien de garder une grenade sur elle pour s'enfuir comme ça. Je soutiens le programme non-gouvernemental "Une mère de famille, une grenade à dégoupiller".

Bref c'était un bon final - pas un excellent final parce que ça manquait furieusement de zombies et d'avancées réelles, et peut-être en fait surtout de la révélation Rick/Lori/Shane qu'on était en droit d'attendre, mais cette saison a parfaitement rempli son rôle - introduire la série sans trop empiéter sur le comic - de sorte à avoir de la matière pour la suite, la deuxième saison de treize épisodes qui aura forcément plus de place et de liberté pour mettre plus de choses importantes en place. J'ai pris cette saison pour ce qu'elle était - une saison de télévision sans avoir lu la BD avant - et j'ai trouvé ça ma foi particulièrement satisfaisant. Même si je concède que ce final est quelque peu en deça de ce qu'on pouvait espérer, cette saison de six épisodes était une bonne mise en bouche. Je serais là pour la saison 2.

Note / B+