7x08 - South Park est Gay

Bienvenue à South Park, la ville où les hommes sont d'éfféminés gentlemens et où les enfants sont maniérés et précieux. Bienvenue dans une ville totalement influencée par la moindre mode qui passe. Quid d'une mode qui s'avère être non pas un phénomène de société mais un comportement social réel ?

Parce que tout le point de l'épisode est là : L'usage comme phénomène de mode de l'homosexualité par les médias. Et comme les médias ne savent pas capter l'essence d'une communauté (Le terme communauté à lui seul est idiot. Toutes les minorités dites "communautaires" ne sont pas toutes en communauté.) ils en produisent des stéréotypes (c'est encore vérifiable aujourd'hui). Cet épisode a six ans et il est encore d'actualité, preuve que le système médiatique est d'une connerie hallucinante encore maintenant. Regardez Secret Story par exemple. Pas trop longtemps mais juste pour voir un exemple de stéréotypes que véhiculent ce genre d'émissions, pas seulement au niveau des gays (Salope notoire, couple, exs du couple avec une libido de gerbille, noir passif qui tombe amoureux, beau blond manipulateur - syndrome aryen quoi, arabe violent et exclu...) Bref tout y passe et il n'y a qu'en matières de séries télévisées américaines qu'on voit des évolutions. Foreman dans House était dans les 3 premières saisons un personnage radicalement différent du stéréotype black habituel - et c'était à ce moment quasiment un des meilleurs personnages de la série. Pour les homosexuels je dois avouer que pour un pionnier, Jack McPhee dans Dawson a échappé à pas mal de clichés lourdingues. Les scénaristes ont eu le "défaut d'époque" d'écrire son rôle comme un hétérosexuel - et il était intéressant parce que lui se voyait au fond comme profondément normal, pas excentrique ou spécialement follasse - c'est avec leur multiplication que les gays sont entrés dans des clichés avant d'en ressortir peu à peu.

L'épisode en lui-même... Il est très drôle parce qu'il y a beaucoup de Garrison ("Ces chaussures disent que vous pétez des rondelles" = Priceless), les enfants sont dans une situation connue (Cf Chinpokomon) mais ça passe parfaitement. Certains dialogues sont assez gros mais ça passe. Les adultes sont dans un élément qu'on ne leur connaissait pas - mention spéciale à Mr. Mackey qui est... très space - mais l'ensemble fonctionne car tous les éléments se raccordent et de plutôt bonne façon, la construction est un peu en gigogne, mais une gigogne avec des trous donc tout circule librement, les intrigues ne sont pas cloisonnées et c'est très bien comme ça.

Je dois avouer que la parodie des Queers était assez bien fichue tout comme ce message de l'épisode de dire qu'on ne peut pas prendre ce qui était considéré comme une "tare" pour le transformer si subitement en avantage dans la société. Déjà parce que ça n'est pas vrai (Ca se saurait quand même... "Comment ça, t'as du mal à trouver un taf ? Deviens métrosexuel, ça ira mieux !") mais surtout parce que c'est hypocrite. Ca amène d'autres formes d'intolérance et d'autres moyens de se chicaner pour des différences encore plus futiles que celle adoptée comme un avantage. Et puis instrumentaliser quelque chose qui de lui-même est déjà un instrument... (Les communautés c'est juste un moyen pour les gens de généraliser encore plus les choses) c'est un peu ridicule.

J'aime bien cet épisode, il n'a aucun ratage particulier, me fait toujours bien rire, et puis merde quoi, les hommes crabes, les enfants ! Les Hommes crabes ! Symbole du manque d'inspiration des auteurs !... qui a dit "Lâchez-les vite pour la saison 14 dans ce cas" ? Ouh le vilain !

Note / A